Le débrief de la conférence :

La conférence de Laurent Marseault permet de s’interroger sur l’amélioration du fonctionnement des organisations, notamment au service de la médiation numérique. L’intervenant auprès des associations et institutions publiques utilise une analogie avec une tout autre activité : celle de pompier volontaire. Très efficace et décoiffant.

En observant les associations et les organisations en général, le conférencier observe une forte implication chez la plupart des individus, mais souvent en silo. Selon lui, les compétences des uns devraient servir les difficultés des autres. Et c’est rarement le cas.

La démonstration de Laurent Marseault ne se limite pas à un constat. Il propose aussi des solutions, ou plutôt de regarder le fonctionnement d’une autre organisation : celle des pompiers. Avec des méthodes qui, selon lui, fonctionnent et permettent de progresser.

Pour cela, il décline trois grands principes à appliquer dans les organisations de médiation numérique (et plus largement, quelles que soient leurs activités). 

1. Travailler sur des connecteurs communs

L’organisation des pompiers est départementalisée. Chaque service départemental peut acheter le matériel qu’il veut : tuyaux, échelles, véhicules, etc. Mais le feu ne connait pas les limites administratives. Parfois, comme en été 2022 à Landiras ou La Teste de Buch, les renforts arrivent de plusieurs départements. Alors, si l’achat du matériel est libre, il y a des normes à respecter sur les connecteurs. Le plus petit dénominateur commun, c’est le connecteur.

2. Partager le retour d’expérience

Le monde de l’urgence et du secours a une grande culture du retour d’expérience. Les progrès de l’organisation passent par une analyse critique constructive des interventions. Mais, un autre élément est primordial, c’est le partage de ce retour d’expérience. Chez les pompiers, chaque constat d’échec, de carence d’une procédure ou d’un matériel, se traduit par une diffusion de nouvelles consignes et méthodologies. Et ce dans toutes les casernes, y compris les plus reculées. Tout le monde s’améliore et s’adapte.

3. Prendre soin les uns des autres

Pendant une intervention, les « soldats du feu » ne sont jamais isolés. Il existe de nombreux moyens de « faire attention » aux autres. Par exemple, un bouton présent sur chaque radio personnelle des pompiers permet d’informer tous les autres qu’il faut immédiatement quitter la zone de sinistre. Un danger vient d’apparaître. Personne n’est seul ni abandonné dans sa tâche. Il existe aussi le dispositif « d’homme mort », plus connu, qui réagit si le pompier est immobile.

Le propos de Laurent Marseault est de réfléchir au fonctionnement d’une organisation au regard de ces 3 grands principes fondateurs des pompiers.